Le cœur au chaud même quand il fait froid
Novembre 2019
Samedi 2 novembre 2019, la nuit s’est installée tôt, comme si le vent avait apporté l’obscurité avec lui. Déjà deux jours sans électricité dans mon petit quartier tranquille. Dans les rues sans lumière résonne le ronronnement des génératrices. Ici, les résidents sont accoutumés au tempérament de la nature. La lueur dansante des chandelles éclaire faiblement aux fenêtres des maisons et la vie poursuit son cours dans une simplicité qu’on oublie trop souvent avec le confort étouffant de la technologie. Ce soir encore, les repas seront cuisinés sur les poêles au propane. On dormira emmitouflé sous plusieurs couches de couvertures sans mesurer la chance qu’on a d’être en sécurité, même si on devra se passer de télé ce soir.
On ne le sait pas encore, mais ce vent apportera aussi la première neige. Ceux qui sont chanceux n’ont pas vu les quelques flocons qui flottaient déjà ce week-end-là, ils ne verront la première neige que lorsqu’elle couvrira complètement le pare-brise des voitures.
Jeudi 7 novembre 2019, j’ouvre les yeux avec un sentiment bizarre. La lumière du jour me parvient au travers des rideaux, elle a une drôle de teinte. Il neigeait déjà hier soir, mais j’ai quand même un sursaut en constatant qu’un tapis blanc recouvre la pelouse. Je pense avec un soupçon de panique que mes pneus d’hiver sont loin et que si la neige fondra certainement sur les routes aujourd’hui, celles-ci risquent de devenir glissantes en soirée.
Je me dirige vers ma voiture, les pieds déjà mouillés dans mes petits souliers, en pestant contre ce que ma mère appelle tendrement « la maudite m**** blanche ». Il fait un froid de canard et pendant que je conduis vers le garage, je ne peux m’empêcher d’apprécier le paysage. Même si cette neige arrive trop tôt, elle recouvre joliment les épines des sapins et les toits des maisons. C’est trop beau pour s’en offusquer et ça, c’est un peu frustrant.
Décembre 1995
Décembre 1995, je suis au parc des Pins avec ma sœur et maman. Le vent fait couler mes yeux et mon nez tandis que je dévale la pente vertigineuse sur mon Crazy Carpet. Maman m’attend en bas avec des mouchoirs et ses mains chaudes. Mes souvenirs de l’hiver à Mascouche sont loin dans ma mémoire, mais ils refont surface chaque hiver quand je passe devant le parc. On peut toujours y voir glisser des enfants pendant la saison froide et ça fait chaud au cœur de voir qu’un souvenir si emblématique de mon enfance fasse toujours partie du patrimoine mascouchois.
Janvier 2019
Janvier 2019, j’aime le crissement de mes pas sur la neige et le nez humide de mes chiens qui s’amusent entre les sapins. En hiver, le sentier canin de la ville devient encore plus féérique. L’air frais, les rayons du soleil filtrés par les arbres et le léger clapotis de l’eau qui ruisselle entre les pentes rendent irréel ce petit moment de bonheur. Quand il fait trop froid pour les pattes des toutous, j’en profite pour m’aventurer dans les sentiers Émilie-Mondor qui sillonnent la forêt autour du parc du Grand-Coteau sans eux. Je me croirais à des kilomètres de la ville, alors qu’un bon café m’attend à seulement quelques minutes de la forêt.
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