Du pain sur la planche!
Quel plus grand plaisir que de cuisiner tranquillement ce qu’on vient d’aller chercher au marché ou au jardin, un verre à la main, en écoutant Norah Jones. Parfaite zénitude! Jusqu’à tant qu’un cuistot de moins d’un mètre ne vienne s’ajouter au panorama. Alors, doit-on lancer l’alarme et établir un périmètre de sécurité ou accueillir cette tempête entre nos casseroles et penser au jour où il nous recevra chez lui avec un ossobuco? Hummm… dilemme. Dans ces temps, pensons développement durable et lançons-nous, comme s’il n’y avait pas de lendemain, ou plutôt dans l’espérance d’un lendemain!
État d’esprit
Disons-le d’emblée, la clé pour réussir à cuisiner agréablement avec les enfants est de ne pas être stressé par le temps et par le résultat final. Il faut accepter que ça prendra plus de temps, que ce sera salissant, voire éclaboussant, et qu’on sera peut-être abandonné au beau milieu de l’étape critique. Mais le processus est plus important que le produit! Et les apprentissages que les enfants peuvent réaliser en cuisinant sont si nombreux qu’ils valent bien quelques coulisses sur les armoires et quelques muffins ultra salés. Pour ne pas trop se prendre au sérieux, on amène avec nous Hippopo, l’hippopotame en peluche de Karissa: il a toujours des idées folles à proposer pour pimenter les recettes, comme mettre du jus d’orange au lieu du lait d’amande dans les crêpes, ou des patates dans les muffins! On suit parfois ses idées… mais c’est rare!
Aménagement des lieux
Pour permettre aux plus petits d’être à la bonne hauteur pour travailler au comptoir, on peut laisser à proximité un escabeau ou une chaise qui se lave bien (oublions les belles chaises de lin blanc, ici!). La proximité de cet outil multipliera assurément les occasions de cuisiner, à notre grand plaisir!
Aussi, certains artisans, comme l’atelier Saint-Cerf, proposent des couteaux sécuritaires pour initier les plus jeunes à la coupe. Un bon moyen de débuter très tôt la cuisine l’esprit en paix. J’aime bien faire utiliser les vrais outils aux enfants, mais il faut avant tout se sentir à l’aise de le faire et progresser étape par étape (couteau en bois, couteau à beurre, couteau à steak, etc.). Chaque chose en son temps. Le Santoku peut attendre encore un peu.
Si certains outils semblent manquer au parfait arsenal du néocuisinier, on peut passer au centre d’entraide local pour y trouver ce qui le comblerait. Y faire des achats ou y déposer des articles qui ne nous sont plus nécessaires sont de belles manières de favoriser la récupération d’articles plutôt que l’achat de neuf.
Réalisations
Alors, quelle tâche leur donner? Le brassage des préparations est souvent une activité prisée des enfants. Se munir d’un bol plus grand que nécessaire peut nous permettre d’éviter quelques dégâts. Pas tous, on s’entend, mais quelques-uns tout de même! Divers instruments (fouets, pile pomme de terre, cuillère de bois) se succèdent à leur plus grand plaisir.
Les tasses et les cuillères à mesurer les aident à visualiser les quantités nécessaires à ajouter à la préparation. Un exercice de grande précision!
Quand nous avons commencé à cuisiner, ma fille prenait grand plaisir à disposer les bâtonnets de pomme de terre sur une plaque en vue d’en faire des frites. Jamais mes frites n’ont été si minutieusement placées!
Matières premières
La cuisine, c’est aussi de prendre gout aux aliments, d’aller les choisir au marché public, à l’épicerie ou au jardin. J’adore demander à ma fille une herbe ou un légume particulier à trouver au jardin. Elle prend plaisir à partir en quête, à toute vitesse, de l’aliment convoité. Et quel bonheur, pour moi, de voir qu’elle connait, reconnait dans leur état naturel ce que l’on cuisine vaillamment au quotidien.
Qu’on se le dise, rien ne vaut le visage illuminé de nos tout-petits devant leurs premiers biscuits, encore fumants de leur sortie du four. On les dégustera collés sur le divan. L’évier rempli à craquer saura bien patienter!
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